Cours de gestion des stocks - BTS MUC en alternance à Paris
Le management d’une unité commerciale (MUC) peut s’effectuer tant dans un contexte industriel ou commercial que dans un contexte de prestations de services.
L’une des différences majeures entre ces deux types d’activités est la présence de stocks dans un environnement industriel ou commercial.
Dans un environnement industriel, les stocks sont hétérogènes et peuvent être composés de matières premières et de produits finis. Les matières premières sont en effet transformées dans le cadre du processus de production afin de devenir des produits finis, ces derniers étant ensuite vendus à une clientèle professionnelle ou particulière.
Dans un environnement commercial, les stocks sont essentiellement composés de marchandises. Les marchandises sont des produits achetés dans un certain état et revendus dans le même état : il n’y a pas de transformation du produit entre son achat et sa revente.
Dans ces deux environnements, les stocks représentent souvent des montants monétaires relativement importants, d’où la place qui leur est accordée en BTS MUC Paris au travers de ce chapitre de votre formation en alternance.
I – Les différents types de stocks
A. Le stock d’alerte
Le stock d’alerte est le stock à partir duquel l’unité commerciale doit passer commande compte tenu des délais de
livraisons de son fournisseur et de la demande de ses clients.
Si le stock passe sous le niveau du stock d’alerte, l’unité commerciale pourrait potentiellement être en rupture du stock
face à la demande de ses clients.
Prenons l’exemple d’une entreprise qui vend des canettes de soda. Si on suppose que les clients de l’entreprise
commandent en moyenne 10 000 canettes par mois et que le délai de livraison moyen du fournisseur de l’entreprise est de
5 jours, alors le stock d’alerte est donc de : 10 000 x 5 / 30 = 1 667 canettes.
La logique du calcul repose sur une simple règle de trois : si en 30 jours (1 mois), la consommation (ou demande) est de
10 000 canettes, cela signifie que pendant les 5 jours de livraisons prévus par le fournisseur, l’entreprise puisse satisfaire la demande de ses clients.
Notons que cette logique repose également sur une hypothèse forte, à savoir une consommation linéaire des clients durant
le mois.
B. Le stock de sécurité
Comme nous venons de le voir, le stock d’alerte permet de faire face à la demande de ses clients compte tenu des délais de
livraison du fournisseur. Cependant, il est supposé que cette demande comme le délai de livraison sont normaux.
Or, si, pour diverses raisons, la demande des clients est exceptionnelle, et que cela n’a pas été anticipée par l’unité
commerciale, cela signifie que celle-ci peut se retrouver en rupture de stock. C’est à ce stade qu’intervient la notion de
stock de sécurité.
Le stock de sécurité est ainsi le stock que l’unité commerciale doit conserver en permanence pour faire face à des
circonstances imprévues ou exceptionnelles (demande des clients très importante, allongement des délais de livraisons,
etc.).
Si nous reprenons l’exemple précédent, et en supposant que, suite à une grève des transports routiers, les délais de livraison
du fournisseur s’allongent d’environ 4 jours, cela signifie que le transport routier que le stock de sécurité est égal à :
(10 000 x 9/30)-1 667 = 1 333 canettes.
Précisons que les 1 667 canettes qui ont été déduites dans le calcul correspondent au stock d’alerte.
C. Le stock moyen
Le stock moyen correspond à la moyenne du stock initial en début de période et du stock final en fin de période. Le stock
moyen peut être calculé à l’aide de deux méthodes.
La première méthode consiste à poser l’équation ci-dessous :
S M =
avec S M le montant de stock moyen
Si le montant du stock initial en début de période
Sf le montant du stock final en fin de période
Le stock moyen peut également être calculé à l’aide d’une deuxième méthode qui tient compte d’un réapprovisionnement
durant la période. En effet, la première méthode de calcul suppose que le stock est acheté en une fois, ce qui constitue le
stock initial, mais qu’aucun réapprovisionnement n’a lieu en cours de période, ce qui ne correspond pas généralement à la
réalité dans la plupart des secteurs d’activité.
Dans cette seconde méthode, le stock moyen est de :
S M = C / 2N
avec S M le montant de stock moyen
C la consommation durant la période étudiée
N le nombre de commandes passées au fournisseur durant la période étudiée
Ainsi, si on suppose que la consommation mensuelle des clients de notre entreprise est de 10 000 canettes (soit 120 000
canettes à l’année), et que le nombre de commandes de réapprovisionnement passé par le fournisseur est de 6 par an, cela
signifie que le stock moyen sur l’année est de :
S M = 120 000 / (2 x 6) = 10 000 canettes.
II – La gestion financière du stock
A. Le coût du stock
Un stock coûte de l’argent à l’unité commerciale. Ce coût s’engendre à plusieurs niveaux :
– Le Coût unitaire : correspond au prix d’achat unitaire du stock en tenant compte des frais accessoires liés à l’achat (frais de
transport, d’assurance, etc.) ;
– Le Coût d’acquisition du stock : appelé également coût de passation de commande, il correspond au coût nécessaire pour
commander la quantité nécessaire en stock. Ce coût regroupe des éléments aussi divers que la passation de la
commande, la réception de celle-ci, etc.
– Le Coût de possession : correspond au coût lié à la gestion du stock une fois celui-ci présent au sein de l’unité
commerciale. Cette gestion regroupe notamment les frais de stockage, les assurances liées au vol ou à la détérioration,
etc.
B. L’influence de la rotation des stocks
La rotation du stock correspond au délai existant entre l’entrée et la sortie de stock, la sortie de stock correspondant à la
vente de celui-ci.
Plus la rotation est élevée, plus le délai entre l’entrée en stock et la vente est court. Cette situation présente des avantages
comme des inconvénients.
Les avantages d’une rotation élevée sont les suivants :
– Un réassortiment plus fréquent des produits en stocks permettant d’attirer de nouveaux clients et de fidéliser les clients
existants ;
– Le coût de possession du stock diminue. A titre d’exemple, si nous retenons le coût du loyer de l’entrepôt servant à
stocker le stock, celui-ci diminuera si la rotation des stocks est élevée car la superficie de stockage nécessaire sera plus
faible qu’avec une rotation plus faible.
– La diminution du coût indiqué ci-dessus a une influence directe sur les marges de l’unité commerciale.
– En supposant que le délai de règlement des clients est stable, une rotation élevée des stocks permet d’accélérer les
rentrées de trésorerie en livrant plus rapidement les clients et ainsi accélérer le règlement de ceux-ci.
– Le besoin de financement de l’unité commerciale diminue avec l’augmentation de la rotation des stocks. Les ventes
étant réalisées plus vite, les rentrées d’argent s’accélèrent alors même que les fournisseurs n’ont pas été payés en raison
du délai de paiement accordé par les fournisseurs à l’unité commerciale. Cet argent ainsi économisé temporairement
peut être utilisé par l’unité commerciale pour d’autres besoins (investissement, etc.).
Une rotation élevée des stocks n’a cependant pas que des avantages. Elle génère également des inconvénients :
– Une augmentation des coûts de passation de commandes, leur nombre augmentant mécaniquement ;
– Une rotation élevée des stocks peut également engendrer des pertes de clients potentiels, l’unité commerciale ne
pouvant pas faire face à des commandes imprévues et trop importantes.
C. La valorisation des stocks
Les entrées (ou achats) de stocks peuvent être très facilement évaluées en tentant compte du prix d’achat hors taxes et des
frais annexes liés à l’achat. L’évaluation de la sortie (ou coût d’achat des stocks vendus) est plus compliqué.
Exposons le problème à travers un exemple. Supposons qu’une entreprise dispose initialement d’un stock de 2 000 pièces
à un prix unitaire de 5 euros, et qu’elle achète 1 200 pièces à un prix unitaire de 4 euros. Cette entreprise vend par la suite
1 500 pièces à un prix de vente unitaire de 7 euros. Quelle va être sa marge sur cette vente ? Pour répondre à la question, il
faut connaître le coût unitaire d’achat des 1 500 pièces. Or quel est-il ? Est-il de 5 euros en supposant que les 1 500 pièces
proviennent du stock initial ? Est-il de 4,625 euros, ce qui correspond au prix d’achat unitaire moyen du stock initial et de
l’achat ? La réponse à cette question n’est donc pas si simple que cela.
Pour évaluer le coût d’achat des stocks vendus, deux méthodes existent :
– La méthode du coût unitaire moyen pondéré (CUMP) ;
– La méthode du « premier entré premier sorti » (PEPS) souvent appelée par son équivalent anglais, à savoir « first in first
out » (FIFO).
La méthode CUMP
La méthode CUMP consiste à recalculer la valeur unitaire du stock après chaque entrée en utilisant la formule suivante :
CUMP =
Faisons un exemple. Supposons qu’une entreprise dispose initialement d’un stock de 1 000 pièces valorisé unitairement 5
euros. Qu’au cours de la période étudiée, deux achats aient lieu, l’un le 10 du mois pour une quantité de 200 pièces à 4,50
euros/pièce, et l’autre le 25 du mois pour une quantité de 500 pièces à 4,20 euros/pièce. Au cours de cette même période,
deux ventes ont eu lieu : l’une de 300 pièces le 15 du mois, l’autre de 1 100 pièces le 27 du mois. La question est donc la
suivante : à combien chaque sortie de stock est-elle valorisée unitairement ?
Pour répondre à cette question, réalisons un exemple :
Le CUMP consiste à calculer un coût moyen à chaque nouvelle entrée en stock. A titre d’exemples :
– le 05/01/N, le coût unitaire de 5,83333 €/kg correspond à (550 € + 1200 €) / (100 kg + 200 kg)
– le 15/01/N, le coût unitaire de 8,8156250 €/kg correspond à (1750 € + 1071 €) / (150 kg + 170 kg)
Le FIFO consiste à considérer que le stock le plus ancien est celui qui sort en premier. Dans le tableau de stock précédent,
et afin d’appliquer le FIFO, il convient de conserver l’historique des transactions. Ainsi figurent en rouge les éléments
composants le stock, la 1 ère ligne en rouge correspondant au stock le plus ancien.
A titre d’exemple, la 1 ère sortie de 150 kg est valorisée pour un total de 850,00 €. En effet, pour arriver à 150 kg sortis, il a
fallu prélever la totalité du stock le plus ancien, soit 100 kg à 5,50 €/kg, et 50 kg du stock le plus récent à 6,00 €/kg.
Restent donc le 10 janvier au soir une partie du stock le plus récent, à savoir 150 kg à 6 €/kg.
Retrouvez ce cours sur la gestion des stocks en BTS NDRC, BTS MCO, BTS SAM, BTS PI et BTS CG.