Les enjeux de la régulation du commerce mondial

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Pour rappel, le SMI est dérégulé et depuis 1971, l’hégémonie et l’inconvertibilité du Dollar sont confirmés. De plus, la libre circulation des CAPITAUX est en place. Nous vous expliquons durant votre formation en alternance toutes les caractéristiques du système financier international.

Les mouvements de capitaux aujourd’hui

Les IDE (Investissements Direct à l’Étranger)

Ils correspondent à des capitaux engagés à l’étranger pour y acquérir un profit sur le long terme :

  • en créant une filiale à l’étranger
  • en prenant 10% au moins du capital d’une entreprise existante

De nos jours on assiste à un nombre croissant de fusion acquisition. En 1987 les IDE représentaient 1 000 milliards de dollars. Ils représentaient 1 875 milliards de dollars en 2007.

L’an dernier, les Etats-Unis restaient le principal pays de destination et d’origine des IED. Bonne performance également des pays en développement, de plus en plus prisés par les IED avec 253 milliards en 2007, essentiellement en raison de l’expansion à l’étranger des sociétés transnationales asiatiques.

Cinq destinations seront étudiées de très près par les multinationales des pays développés pour leurs futurs investissements : les États-Unis toujours, mais aussi le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Selon la Cnuced, le Brésil et la Russie ont fortement augmenté leur attractivité par rapport à l’an dernier.

Après une année record en 2007, les flux mondiaux des investissements directs à l’étranger (IED) vont baisser de 10% cette année, selon la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced). Au premier rang des responsables, « les effets cumulatifs de la crise » et de la « baisse de l’économie ».

La valeur ajoutée des filiales étrangères dans le monde continue néanmoins d’augmenter. Elle est estimée à 11% du PIB mondial, soit une hausse de 21% par rapport à 2006. Les plus importantes sociétés transnationales non financières du monde restent les entreprises actives dans les secteurs manufacturier et pétrolier, telles que General Electric, British Petroleum, Shell, Toyota et Ford Motor.

Les investissements de portefeuille

Ce sont des placements (sous forme d’actions, obligations, ou tous produits financiers à plus d’un an) mais sans prise de contrôle.

Les problèmes de mesure

Officiellement on retrouve la valeur des flux financiers dans le compte financier de la balance des paiements de chaque société. Cependant une grande partie de ces flux est difficile à compter.

En effet, plus de la moitié (on parle des 2/3) transite par des centres offshore.
Il y a ici deux problèmes qui peuvent être observés : l’origine des fonds et le secret bancaire qui caractérise ces paradis fiscaux. L’histoire des paradis fiscaux est de fait parallèle à celle de la fiscalité.
Ainsi, 2 000 ans avant J.-C., les premiers commerçants grecs envoyaient déjà des émissaires dans certains ports afin que vendeurs et acheteurs, lors d’une transaction, se retrouvent à un point convenu pour transborder la marchandise et échapper ainsi aux taxes portuaires déjà existantes (on parlerait aujourd’hui d’opérations offshore). Mais c’est durant les années 1930 et surtout pendant les Trente Glorieuses que les paradis fiscaux vont prendre leur véritable essor.

Depuis le début des années 1980, le mouvement ne s’est pas ralenti. Le rapport de l’OCDE d’avril 1998 précise ainsi que « l’investissement direct étranger des pays du G7 dans un certain nombre de pays des Caraïbes et d’États insulaires d’Asie généralement considérés comme des pays à fiscalité peu élevée, a plus que quintuplé entre 1985 et 1994 pour s’établir à quelques 200 milliards de dollars, ce qui représente un accroissement bien supérieur à la croissance de l’encours actuel de l’investissement direct étranger ».

Au premier trimestre 2004, le ministère du Commerce chinois s’inquiétait que 20 % des investissements directs étrangers en Chine provenaient des îles Vierges, des îles Caïmans et des Samoa.

De manière globale, en 1997, le montant des actifs gérés par 65 paradis fiscaux s’élèverait à la somme de 4 497 milliards d’euros, selon les journalistes du journal L’Expansion. 3 ans plus tard, le 8 mars 2000, le quotidien français Libération publiait une enquête évaluant l’ensemble des fonds placés dans les paradis fiscaux à près de 6 000 milliards d’euros, avec une hausse de 12 % par an.

Ils étaient estimés en septembre 2008 à 10 000 milliards.
Les paradis fiscaux sont donc devenus un rouage incontournable des sociétés internationales dans leur stratégie fiscale.

L’explosion de la finance mondiale

Les opérations financières ont de plus en plus leur logique propre. Elles sont de moins en moins liées à des projets de développement et de plus en plus à la perspectives de gains spéculatifs.

C’est pourquoi on parle couramment de déconnexion des sphères réelles et financières. En 2000 les opérations financières étaient 40 fois supérieures aux opérations liées aux achats de Biens et Services.

La globalisation financière

Qu’est-ce-que la globalisation financière ?

La globalisation, terme anglosaxon, traduit par mondialisation se défini comme le décloisonnement des différents marchés de capitaux et l’ouverture de tous les marchés nationaux à l’international pour aboutir à un marché mondial des capitaux.

Pour les libéraux cette globalisation permet une facilité de financement pour tous les agents économiques et une allocation des ressources meilleure, plus fluide. Pour eux c’est un facteur de croissance.

Les dangers de la globalisation financière

La mondialisation fait courir un risque de propagation des déséquilibres financiers à l’ensemble de l’économie mondiale.
On parle de risques systémiques de l’économie.

On a vu la propagation de la crise asiatique en 1997/1998 et ses répercussions sur l’ensemble de l’échiquier mondial. Les phénomènes de bulles spéculatives (certains marchés montent exagérément et font l’objet de corrections violentes suite à des événements parfois anodins) aggravés par l’extrême volatilité des capitaux représentent également un danger pour le SFI. Le développement des marchés dérivés est également un facteur de déstabilisation de l’économie.

À l’origine il s’agit de mettre sur le marché des produits qui permettent aux sociétés de se couvrir du risque de change. Mais très vite ces produits deviennent des outils de spéculation.


On a également constaté le développement des produits liés à la titrisation des crédits. Ils ont particulièrement affecté le marché immobilier US.

Quelles régulations ?

Plusieurs propositions ont été faites entre 2000 et 2007 visant à stabiliser le SMI et le SFI :
La taxation des mouvements de capitaux à court terme, présentée par le Nobel J.TOBIN, qui limiterait et rendrait moins attractive la spéculation et permettrait la création d’un fond d’intervention.

La mise en place de règles prudentielles obligatoires pour les banques. Par exemple le ratio de COOKE qui impose 8% de fonds propres aux banques pour éviter leur faillite.

Accroitre le rôle du FMI en lui permettant par exemple de surveiller l’activité des banques et d’agir contre les paradis fiscaux ou de seconder les banques centrales dans leurs interventions.

Mis à jour le 12 décembre 2023