L’échange sur les marchés

Les centres d'impulsion de l'espace mondial

Les centres d’impulsion de l’espace mondial sont les lieux qui détiennent les richesses et les capacités de contrôle. Ils organisent la mondialisation. Votre cours d’économie de BTS aborde cette notion lors de votre BTS en alternance aussi en BTS CGO alternance que dans toute autre filière de notre ecole en alternance.

Trois pôles majeurs : La Triade, oligopole mondial

Il s’agit de l’espace le plus riche et le plus développé de la planète et dont la domination sur l’économie mondiale est incontestable.
Elle regroupe 15% de la population mais 75% de la richesse du monde et 80% des nouvelles connaissances scientifiques
Le niveau de développement très élevé : L’IDH > 0, 9
La démographie est maîtrisée, l’espérance de vie longue (plus de 70 ans), l’alphabétisation de la population est générale. Il y a néanmoins une hiérarchisation de la Triade. Les Etats-Unis dominent dans tous les domaines avec 32% du PNB mondial pour 5% de la population mondiale
Pour l’Europe de l’ouest, 27% du PNB, 5% de la population, première puissance touristique mais manque de cohésion
Politique et problème de l’élargissement de l’UE vers l’Est.
Pour le Japon, 13% du PNB pour 2% de la population, en régression
A NOTER : Tous les espaces de la Triade ne participent pas à cette dynamique d’impulsion, les grandes métropoles et les littoraux sont au cœur de ce processus de polarisation.

Les villes mondiales et l’Archipel Mégalopolitain Mondial (AMM)

Les espaces moteurs de la Triade impulsent et dessinent la mondialisation à la surface de la planète.

  • Au premier rang de ces espaces moteurs, les grandes villes mondiales telles que NY, Tokyo, Londres qui concentrent les pouvoirs et les richesses à l’échelle mondiale. La plupart appartiennent à la TRIADE.
  • L’archipel Megalopolitain Mondial (AMM). Autour des grandes villes mondiales s’organise un tissus mégapolitain qui se développe en réseau tout autour de la planète.
  • Les interfaces : point d’appui de la mondialisation. Les façades maritimes de la mondialisation sont des lieux d’échanges et de productions décisifs. Ils sont reliés à de puissants « hinterland » (ou zone continentale situé en située en arrière-pays d’une côte ou d’un fleuve). Ce sont des centres d’impulsion majeurs comme la façade atlantique de l’Amérique du Nord, le Northern Range en Europe, la façade pacifique du Japon…

Les acteurs majeurs de la mondialisation

  • Les Firmes Trans Nationales Multinationales FTN. Elles sont 65 000 auj. avec 820 000 filiales dans le monde. Elles maitrisent les 2/3 du commerce mondial. Elles impulsent les mouvements de délocalisation et de vente à l’étranger. 90% des FTN ont leur siège social dans la Triade => ancrage national très important.
  • Les états et organisations internationales :
    Les état ont un rôle déterminant dans le contexte de libéralisation des économies, un rôle de régulation économique et sociale à l’échelle mondiale et planétaire (par exemple, le protocole de Kyoto sur les émissions de gaz à effet de serre).
    Mais surtout il existe des organisations régionales actives : ALENA, UE qui renforcent le pouvoir de la Triade. Et des institutions internationales : ONU, OTAN, FMI, OMC, G8… qui sont très puissants et sont dominés par la Triade.
  • Les autres acteurs : ONG. Elles sont nées dans la Triade et nouent des solidarités transnationales, agissent dans des domaines divers, ont un impact médiatique important.
    Ces centres d’impulsion hiérarchisés, interdépendants et dirigés par des acteurs divers organisent le monde selon un modèle centre/périphérie.

Ces centres d'impulsion dominent des périphéries inégalement insérées dans la mondialisation

Les périphéries de la Triade présentent un degré inégal d’intégration et de développement en fonction de leur éloignement, de leurs ressources naturelles et humaines et des liaisons qui les rattachent aux centres d’impulsions :

Les périphéries intégrées

Elles regroupent :
Les Etats du Nord : Australie, NZ, PECO, NPI 4 dragons d’Asie : Corée du S, Singapour, Taiwan, Hong Kong. Leur IDH est supérieur à 0,8, Ce sont des pays industrialisés qui échangent avec la Triade.
Les pôles de prospérité des Sud : ce sont les pays dits émergents comme la Chine, l’Inde, le Brésil, le Mexique, l’Afrique du sud et les bébés tigres comme la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie, les Philippines… Leur IDH est de 0, 6 ou 0, 7, ils sont cours d’industrialisation et représentent des zones d’investissements de la triade.
Les pays rentiers : Ce sont les pays du Golfe Persique essentiellement. Ici les revenus sont hauts mais il y règne un mal développement : alphabétisation, situation des femmes.

Les périphéries dominées et délaissées

On distinguera :

  • Les états intermédiaires : Amérique latine, Afrique, Asie du sud-est sauf les pays déjà cités avant. Leurs situations sont incertaines car ils sont endettés.
    Ces pays fournissent des matières premières et main d’œuvre à la Triade et leur développement est difficile avec un IDH entre 0, 5 et 0,7.
  • Les périphéries en marge ou PMA : 3 critères les définissent: Un PIB/ hab. < 500 $, une part de l’industrie dans le PIB de moins de 10% et un taux d’alphabétisation < 20%. Leur IDH est inférieur à 0,5. Il en existe 49 selon l’ONU dont 32 en Afrique noire. Les autres se trouvent en Asie et en Amérique centrale.
    Entraînées par les centres d’impulsion, les périphéries sont, pour certaines, intégrées aux activités économiques de la triade.

La Triade a un impact déterminant sur les inégalités de développement

La Triade, en diffusant la mondialisation, permet à certains Etats de s’enrichir mais elle contribue, en mettant les territoires en concurrence, à creuser les inégalités.
La TRIADE utilise les différences planétaires à son profit :

La triade impose son modèle de mondialisation libérale

Défense du libre-échange : le FMI, l’OMC, qui apparaissent comme des émanations des Etats-Unis, ont du mal à réguler la mondialisation
Par exemple, l’intervention du FMI se fait toujours avec la même « trousse à outils » : prêts en Dollars contre des mesures structurelles (remise en cause de l’intervention de l’Etat, libéralisation du marché du travail, ouverture de l’économie concernée aux investissements étrangers, privatisations…)
Les remboursements s’effectuent en Dollars ce qui impose de commercer avec des produits « mondialisés ». Il faut abandonner les activités vivrières et se consacrer aux productions qui, vendues en Dollars permettrons de rentrer des devises et de rembourser les prêts.
Ces dispositifs entraînent souvent dans les pays concernés de graves crises financières et aggrave le chômage et la pauvreté des populations.
Par ailleurs le libre échange est souvent biaisé car les droits de douane et les protection douanières des Etats-Unis ou de l’Union Européenne ne sont pas totalement supprimés. L’agriculture, les médicaments, par exemples sont particulièrement marqués par l’unilatéralisme des Etats-Unis.
Enfin les prix des produits réalisés et vendus pour commercer sur le marché mondial en Dollars sont souvent échangés par les Firmes Transnationales qui fixent largement les cours et impulsent les spéculations.

La triade contrôle les flux

Les flux commerciaux, de capitaux, d’information… sont concentrés entre les trois pôles de la triade qui regroupent 80% des échanges marchands
Les exportations de produits à haute valeur ajoutée ou denrées alimentaires se font de la Triade vers les pays du Sud. Les importations de matières premières se font des pays du Sud vers la Triade. Ceci implique un déséquilibre de la balance commerciale qui sera excédentaire pour la Triade et déficitaire pour les pays du sud. A cela s’ajoute une dépendance alimentaire des les pays du Sud vis-à-vis de la Triade.
On constate alors des délocalisations des entreprises de la Triade dans les pays du Sud et une immigration des populations du sud vers la Triade.

Une compétition accrue entre les territoires

On assiste à une compétition débridée entre les territoires. En effet, les pays en recherche de développement veulent se tourner vers le commerce mondial et s’ouvrir aux investissements de la TRIADE.
Cette compétition nécessite de l’accessibilité :
– les littoraux et les grandes villes sont favorisés
– les régions frontalières. Par exemple les Etats-Unis ont mis en place des « Maquiladoras » avec le Mexique. Une maquiladora est l’équivalent latino-américain des zones de traitement pour l’exportation (export processing zone, EPZ, en anglais). Ce terme désigne une usine qui bénéficie d’une exonération des droits de douane pour pouvoir produire à un moindre coût des marchandises assemblées, transformées, réparées ou élaborées à partir de composants importés ; la majeure partie de ces marchandises est ensuite exportée .
-les territoires dotés d’infrastructures de transports rapides et performantes sont préférés et les Etats vont même s’engager de façon couteuses dans ces programmes de développement qui bénéficieront en dernière instances aux FTN.
– il faut que la main d’œuvre soit peu couteuse
– impose des avantages tels qu’exonérations de droit et impôts diverses.
Les Associations et ONG dénoncent une mondialisation libérale qui profite aux plus riches et renforce les inégalités (l’alter mondialisme y trouve ses racines).

Les inégalités de développement sont pourtant croissantes

Des centres d’impulsion accélérateurs de développement

Le modèle de mondialisation libérale diffusé par les centres d’impulsion a profité à certains pays du Sud :
Par exemple, l’Asie a choisi l’ouverture et elle est devenue le continent ou la pauvreté diminue le plus : Ex : Chine et Inde. En Chine, la croissance économique a été phénoménale dans les années 1990-2000 (En 2005 : 9% de croissance) et l’IDH est en progrès. Il était de 0.56 en et de 0.7 en 2003. L’Inde est devenue une puissance informatique. Son IDH était de 0.39 en 1980 et de 0.59 en 2003. Ces deux pays ont su maîtriser leur développement démographique

Des inégalités croissantes

Les contrastes entre Etats se renforcent au sein du Nord et bien qu’on constate une élévation du niveau global depuis trois décennies on assiste parallèlement à un accroissement des inégalités entre les Etats : 2, 8 milliards de personnes vit avec moins de 2$ par jour. Les écarts entre pays riches et pays pauvres est de 1 à 80 contre 1 à 30 il y a quarante ans (S. Brunel). Dans le sud, on assiste aussi à des écarts, notamment entre PMA et pays émergents. Une dizaine de PVD réalisent à eux seuls 70% des IDE investis dans les pays du Sud, dont 25% pour la Chine seule.
On constate également une marginalisation de l’Afrique et d’une partie de l’Asie.
Les PMA voient leur situation se dégrader car ils attirent peu d’investisseurs à cause des guerres civiles, des retards technologiques, du sida etc.

Conclusion

La Triade organise l’économie de la planète. Elle y crée des richesses, des dynamiques d’entraînement et d’intégration comme le montre le développement des pays émergents du Sud.
Cependant, la richesse et le pouvoir de décision se concentrent dans des espaces restreints, places centrales et nœuds de communisation au Nord comme au Sud.
Dans cette logique de sélection des territoires, les centres s’enrichissent et les périphéries sont plus ou moins intégrées. Les écarts se creusent et les pays les plus pauvres sont totalement marginalisés.
La Triade contribue à l’accroissement des inégalités L’émergence de la Chine et l’apparition d’un nouveau pole en Asie présenté par les économistes comme le futur nouveau centre de gravité de l’économie mondiale pourrait remettre en cause, dans les années, le rôle hégémonique de la Triade.