Le développement
La notion de développement
Vos cours d’Économie de BTS que ce soit pour votre BTS MCO, votre BTS NDRC ou tout autre BTS de notre école en alternance tiennent un rôle central. Ici sera abordé la notion de développement économique.
Le développement représente l’ensemble des transformations à long terme des structures économiques, sociales, démographiques qui accompagnent généralement la croissance économique.
Définition de Sylvie Brunel : « capacité d’une société à satisfaire les besoins essentiels de sa population » et qui vise à terme à un mieux-être des habitats.
La notion s’impose véritablement après la seconde guerre mondiale. Il s’agit de développer les pays pauvres. Apparait simultanément la notion de sous-développement. À partir des années 50/60 on assiste à la création d’agences de développement et à la création du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) Dans leur conceptualisation Développement, sous-développement et croissance sont intimement liés.
Les grandes théories du développement
Rattrapage
Dominante dans les années 50/60 : il s’agit de rattraper les pays du nord.
Développement par « le bas »
Dans les années 70 on s’aperçoit que le Développement n’éradique pas nécessairement toute pauvreté. On privilégie donc les politiques de soutien à des programmes de développement adaptés aux situations locales.
Développement par « ajustement structurel »
Dans les années 80, avec le triomphe des idées néo libérales, le développement doit venir de l’ouverture des marchés. Les politiques du
FMI et de la Banque Mondiale sont fondées sur les ajustements structurels d’ouvertures des marchés à la concurrence
Développement humain
Dans les années 90 on redéfinit le développement en introduisant dans la réflexion une critique de la croissance pour la croissance. C’est à cette époque que le PNUS définit l’IDH.
La mesure des inégalités de développement
Les inégalités de développement dans le monde sont apparues dans la seconde moitié du XIXè siècle et les années 1970. Ainsi depuis les années 1960 on établit une distinction entre le Nord développés, riche et industrialisé et le Sud en développement, pauvres et peu industrialisé.
Les indicateurs
Les indicateurs économiques
- Le PIB : égal à la somme des VA dans un pays pour une période donnée.
- Le revenu par habitant : Les rapports entre les revenus par habitant d’un pays à l’autre (PNB en Dollar / nb d’habitants), donnent une première idée des différences de niveau de vie. (P.N.B. = P.I.B. + revenus des facteurs provenant de l’extérieur – revenus des facteurs versés à l’extérieur)
- Dans le rapport mondial sur le développement humain du PNUD Programme des Nations Unies pour le Développent) on introduit depuis 2001 un nouvel indicateur qui est l’Indicateur de Développement Technologique (IDT) qui mesure l’innovation et la diffusion des nouvelles technologies dans le pays.
Les indicateurs sociaux
- IDH (Indicateur de Développement Humain) : prend en compte en plus du revenu par habitant qui mesure le niveau de vie, l’espérance de vie qui mesure l’état du niveau de santé, le niveau d’éducation qui mesure le taux d’alphabétisation et le taux de scolarisation.
- IPH (Indicateur de Pauvreté Humaine) : établit par le PNUD en 1997 il prend en compte 3 critères :Le pourcentage de la population dont l’espérance de vie est inférieur à 40 ans, le pourcentage d’analphabètes et les conditions matérielles de vie mesurées par l’accès aux services de santé, l’accès à l’eau potable et la malnutrition des enfants.
- Les indicateurs sexospécifiques : ISDH (Indicateur Sexospécifique de Développement Humain) qui prend en compte les disparités entre hommes et femmes selon les mêmes critères que l’IDH.On constate que dans les pays non développés, les indicateurs vont tous dans le même sens : PIB faible et IDH faible.
Par contre dans les pays développés on à parfois des PIB élevés et des IDH plus faibles. Ex : Luxembourg 1er en terme de PIB mais 17ème en terme d’IDH ou Canada 1er en terme d’IDH et 10ème en terme de PIB.
Le développement durable
La notion apparait en contrepoint des menaces environnementales Elle s’impose dans les années 90 / 2000 mais ses racines se retrouvent dès 1972 avec la première conférence de l’ONU à Stockolm. On assiste alors à l’émergence de la notion de « biens public mondiaux ».
En 1987 un rapport de l’ONU invente le terme de « développement durable » avec en arrière-plan 2 idées : répondre aux besoins des plus pauvres et tenir compte des limites de la planète.
En 1992 c’est la convention de Bâle qui réglemente et limite la circulation des déchets toxiques notamment entre Nord et Sud.
C’est aussi le Sommet de la Terre à RIO et l’adoption d’une convention sur le climat et la biodiversité
En 1997, le sommet de KIOTO et en 2010 le sommet de Stockholm.
Tous ces travaux reposent en tout cas sur l’idée que la viabilité environnementale est fondée sur la viabilité économique et sociale à long terme. Un environnement sain est le fondement d’une économie saine et d’une société saine.
Il s’agit de préserver les « services de survie » c’est-à-dire les processus écologiques qui supportent le renouvellement des sols, de l’eau, de l’air, et de la vie sur terre. De sauvegarder la diversité biologique au niveau des gènes, des espèces et des écosystèmes. Ces questions sont présentées comme des questions de survie puisque la biodiversité est l’ultime source de nourriture et de matières premières.
L’objectif est de prévoir et d’éviter les impacts environnementaux nuisibles et de comptabiliser en cette matière selon la méthode du « cout global »
Entreprises et développement durable
On observe une intégration volontaire des préoccupations sociétales à l’activité commerciale des entreprises qui imposent un changement de rationalité et imposent un changement managérial.
Post développement
Pour rappel ces théories :
Ce serait le développement lui-même qui serait en cause. Il serait un concept occidental. Il y aurait un « mal-développement » avec au Nord trop de développement et pas assez au Sud. (Herbert Marcuse, Ivan Illich)
Critique de la croissance et développement durable
La croissance dépend de l’augmentation des facteurs de production, de ressources naturelles, foncières et humaines pas, peu ou difficilement, couteusement ou lentement renouvelables… souvent déjà surexploitée (surpêche, déforestation, érosion des sols…). Le progrès technique peut limiter ou aggraver l’appropriation des ressources naturelles par l’homme au détriment des autres espèces.
Certains auteurs soulignent que la croissance économique mesurée par le PIB tend à détruire le capital naturel. Certains économistes contemporains, comme Paul Romer, intègrent dans leurs réflexions la limitation des ressources naturelles, et le fait que le progrès technologique et la « connaissance » peuvent générer une nouvelle croissance.
Une des critiques de l’économie de marché est que l’environnement est mal pris en compte dans les modèles économiques actuels, sauf peut-être à travers le progrès technique dans le modèle de Solow (d’inspiration néoclassique avec deux facteurs de production capital et travail), dans la mesure où celui-ci tient compte des contraintes environnementales. Quand le progrès technique ignore les contraintes environnementales, la croissance et une meilleure productivité peut avoir des effets négatifs sur l’environnement, ce que dénonçait le philosophe Hans Jonas dans Le principe responsabilité dès 1979.
L’un des secteurs où ces déséquilibres apparaissent le mieux est celui de l’agriculture, où le modèle productiviste de l’agriculture intensive pratiquée depuis la Seconde Guerre mondiale a généré des impacts environnementaux négatifs (Cf. pollution diffuse et générale par les pesticides et engrais, perte de biodiversité, dégradation des sols).
Les crises structurelles de l’agriculture Européenne et singulièrement Française, largement illustrés par l’actualité, soulignent largement cette appréciation.
L’un des principaux critiques du modèle de croissance économique est l’économiste Nicholas Georgescu-Roegen en introduisant dans l’analyse économique la notion d’entropie mise en évidence par Sadi Carnot en 1824 et Rudolf Clausius en 1865. C’est cette analogie qui remettrait fondamentalement en cause la notion de croissance économique pour prôner une bio-économie que la nature nous imposera,
en raison de la finitude de certaines ressources (pétrole, gaz, charbon, métaux précieux…) et de l’entropie de tous processus productifs.